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Créativité en Art-thérapie, apprendre à jouer autrement? *

"Pour Winnicott : jouer c'est créer. Pour nous : créer un espace poétique

éphémère”

(C16. L’objeu)



Voici une belle invitation lancée au début de la formation et pour laquelle il a fallu un cheminement important. Oui. Créer était quelque chose de quotidien pour moi, mais, créer en art-thérapie ce n’était pas la même chose. Je me suis retrouvée face aux défis créatifs avec un objectif qui était au delà de toute attente, surtout de mon côté : aider le sujet à reprendre sa parole en main.


Se mettre en disposition créative a demandé aussi une resignification du silence. Au-delà du silence qui invite à se poser pour souffler avant de se laisser emporter par l’imagination, il y avait un silence qui commençait avec une coupure, un marquage fait par un coup de pied dans la danse laissé de côté depuis quelque temps, un coup de ciseaux en découpant, un coup d’aiguille en crochetant, un coup de voix en chantant tandis que les dispositifs prenaient forme… Le défi créatif invitait à se mettre au travail autrement, se mettre en mouvement pour que le silence arrive avec son souffle… Pour pouvoir proposer un véritable outil et non pas un produit fini.


Créer en art-thérapie a demandé du temps. Un temps dans lequel toute la théorie qui tournait dans la tête a pu prendre beaucoup plus de sens pour devenir le “temps de la parole en sentier”. Créer est passé d’une production à être le temps où “le singulier de ma main écrase l’universel” pour reprendre Lacan cité par J.P. Royol dans Art-thérapie, au fil de l’éphémère. Le temps de l’évocation poétique nous amène à créer des dispositifs créatifs à ne pas prendre comme des recettes à appliquer avec les patients, avec des ouvertures qui n’étaient pas des formules magiques à prononcer au début de séance - même si les ouvertures tout au début ont bien pris cette couleur-là, par manque d’expérience, d’un contexte et de travail de ma part…


Créer en art-thérapie a signifié apprendre à adopter cet outil essentiel : le dispositif ; et apprendre à découvrir son importance dans la rencontre pour mieux aborder le défi de créer un instrument qui sort de ce flou, lorsqu’il vient prendre sa place dans un contexte, lorsqu’il est travaillé, reformulé et contemplé sans attente. Oui. Apprendre à ne rien attendre ne se fait pas du jour au lendemain. Il m’a fallu apprendre que, pour mieux arriver à proposer un véritable outil, il est nécessaire de“ ne pas s’organiser autour du déficit, mais s’organiser autour de la valeur créatrice liée à ce déficit…” pour permettre au sujet en souffrance de prendre une autre voie que celle de la plainte, face à une logique de l’incorrigible et de la pure absence… (J.P. Royol. Au fil de l’éphémère).



* Angela MERCHAN JARAMILLO

Art-thérapeute RNCP

PROFAC



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